C’est avec un rythme accéléré, en à peine quelques années que la Robotic Process Automation (RPA) s’est installée au cœur du fonctionnement des entreprises. Un processus qui n’en est qu’à ses prémisses : les études de marché montrent que les dépenses RPA des industries seront multipliées par cinq d’ici trois ans. Une dynamique au service de l’emploi.
La RPA, partie intégrante et invisible de notre quotidien
La Robotic Process Automation désigne l’ensemble des processus qui permettent l’automatisation des tâches répétitives. Pour l’essentiel, des tâches simples et routinières comme les tâches bureautiques dites « écran clavier souris » où des robots logiciels viennent remplacer les méthodes manuelles chronophages et monotones.
Ces robots, nous les retrouvons dans notre quotidien, à toutes les échelles : un mail que l’on reçoit, une facture régulière, une réclamation client que l’on dépose ; il est de plus en plus habituel que notre « interlocuteur » soit un robot.
Car en effet parmi les applications les plus connues de la RPA on retrouve, par exemple, la gestion et la planification automatique des mails, la saisie automatisée des factures fournisseurs, la réception et le traitement des commandes et des réclamations client, l’exécution de calculs ou le remplissage de formulaires.
B2C ou B2B, tous les secteurs d’activité sont concernés
Et ces processus concernent dorénavant des secteurs d’activité de plus en plus nombreux, les plus réputés étant bien sûr la finance, les assurances, la santé, la vente, la logistique, les services publics ou les ressources humaines.
Qu’il s’agisse de B2C ou de B2B, en front-office ou en back-office, la RPA est un élément moteur. Gestion de commande, supply chain, gestion documentaire, recouvrement de créances, analyse financière, tous ces métiers sont des champs d’application où la RPA s’est imposée en moins de quelques années à un rythme effréné.
On peut même dire qu’elle s’est taillée la part du lion. La demande d’experts qualifiés est dorénavant exponentielle.
Gains de productivité et efficacité opérationnelle
Avec cette technologie, les entreprises gagnent en efficacité opérationnelle. Des gains de productivité qui se traduisent en accélération et en fiabilité — avec à la clef la disparition du risque d’erreur humaine — permettant aux employés de se consacrer à des activités à plus haute valeur ajoutée.
Si la RPA a convaincu les grands groupes depuis plusieurs années, c’est aujourd’hui le tour des PME de s’engager dans cette transformation digitale et de découvrir son utilité. Elle vient ainsi faciliter fortement la tâche des DSI à cette échelle plus réduite.
Naturellement, les directions informatiques des PME / PMI ne disposent pas des mêmes outils que les grandes entreprises, mais, incontestablement, le recours à la RPA devient incontournable pour la gestion des systèmes d’information.
Certaines entreprises, en fonction de leurs besoins, ont recours à des processus d’automatisation graduelle avec le recours au RPA-as-a-service, à l’image des solutions cloud des plateformes, proposées par plusieurs acteurs implantés sur le marché. Ainsi, ces entreprises ne sont pas tenues de se préoccuper des questions d’infrastructure et de recruter des techniciens maison.
UiPath, BluePrism, Automation Anywhere : des plateformes qui se sont imposées
Parmi les fournisseurs de solution, si un acteur domine le marché, il s’agit bien d’UiPath, licorne d’origine roumaine, aujourd’hui multinationale installée aux USA, qui offre les solutions logiciels à l’essentiel des techniciens et ingénieurs impliqués dans la RPA. Sa version Studio Community est même d’un accès gratuit pour les développeurs individuels et les petites équipes professionnelles.
Les alternatives les plus réputées à UiPath en matière d’offre de main d’œuvre virtuelle sont celles de l’éditeur logiciel britannique Blue Prism ou celles d’Automation Anywhere, avec des solutions qui permettent l’automatisation des tâches front-office et back-office.
La maîtrise des solutions UiPath ou Blue Prism sont bien sûr des compétences centrales pour les recruteurs. Si ces plateformes offrent des solutions Low Code aux entreprises, d’un usage simplifié, il est toutefois nécessaire pour elles de recourir à des équipes expertes en RPA pour les implémenter. D’autant plus que la tendance aujourd’hui est à une association poussée RPA / Low Code.
Implémentation des solutions RPA, comment s’articulent les métiers?
Solutions externes ou internes, pour implémenter une RPA, on distingue habituellement deux métiers en plein essor qui réunissent le cœur de cible des profils recherchés sur le marché.
Tout d’abord, le business analyst, souvent aussi appelé consultant RPA. Il définit la stratégie RPA en coordination avec le client et identifie les processus de robotisation possible ; de plus, il évalue les processus de travail et les tâches précises destinées à l’automatisation.
Le business analyst travaille en tandem avec le développeur RPA qui, lui, paramètre ou développe les outils logiciels d’automatisation et déploie les solutions sur les plateformes cibles.
Ce travail en tandem se déroule sous la supervision d’un chef de projet RPA qui pilote et supervise l’ensemble du processus d’implémentation.
VBA, SAS, MATLAB, Java, C : des compétences premières pour un développeur RPA
Pour solliciter un poste très demandé de développeur RPA, la maîtrise de la programmation des langages informatiques est un prérequis indispensable. Les langages incontournables ? Sans hésiter VBA, SAS, MATLAB ou C# et VB Net. Il est aussi fortement recommandé d’avoir des aptitudes en langages de script — HTML et Javascript notamment.
Mais l’important pour un développeur RPA est aussi qu’il puisse associer sa maîtrise des langages de programmation à une parfaite connaissance des outils d’automatisation à l’image des logiciels des plateformes UiPath ou Blue Prism.
Bon à savoir, ces compétences doivent être aussi associées à des aptitudes plus élaborées en conception d’algorithmes ainsi qu’à des compétences en architecture technique et en conception de solution.
Également, certaines expériences passées dans des domaines tels que la gestion de base de données sont des atouts appréciés par les recruteurs. Il en est de même des profils ayant l’habitude de l’usage d’outils de workflow.
Autre aspect non négligeable pour les recruteurs : les soft skills managériales de l’expert RPA. L’écoute du client, la bonne appréhension de ses besoins, et sa capacité à bien communiquer sont des qualités nécessaires pour la bonne mise en œuvre d’une réponse d’automatisation adaptée à chaque situation spécifique.
Mais avec l’évolution accélérée des technologies, la typologie des besoins et donc des profils recherchés se complexifie et s’enrichit. Car si la RPA s’est à peine démocratisée dans le monde de l’entreprise, la question de son dépassement se pose déjà.
La nouvelle étape : la RPA hybride ou intelligente
Si l’automatisation des processus a déjà rendu des services considérables aux entreprises, son devenir intelligent par sa combinaison à des formes d’IA annonce des mutations encore plus importantes.
Un robot RPA n’est pas lui-même intelligent. Son action originelle se limite à répéter des instructions précises et identiques. C’est ce qui garantit avec la RPA une exécution constante et un résultat fiable.
Mais quand l’intelligence artificielle intervient aux côtés de la RPA, elle permet d’associer à celle-ci des capacités d’analyse. Sa valeur ajoutée est son aptitude à interpréter, classer et indexer des données, même celles qualifiées de semi-structurées ou non structurées. Les processus de robotisation à l’œuvre deviennent d’autant plus complexes. Les métiers et les profils recherchés aussi.
Signe des temps, on parle de plus en plus d’automatisation intelligente et non plus spécifiquement de RPA. Cette hybridation est rendue possible grâce à des technologies bien connues comme le Machine Learning ou le Deep Learning qui s’associent de plus en plus à la première.
Si auparavant les développeurs indiquaient aux robots chacune des étapes à suivre, avec l’automatisation intelligente le robot devient capable d’établir à son tour des relations entre les données, et de reconnaitre des structures.
Ces bots « augmentés » offrent des capacités d’analyse cognitive grâce à une compréhension contextuelle et sémantique : par exemple, ils sont capables d’analyser une conversation, et de reconnaître des mots clefs.
Des applications très utiles pour la gestion d’une relation client mais aussi pour améliorer des analyses financières ou des système de supply chain… Et qui permettent naturellement le développement de nouveaux métiers à l’instar des bots trainers ou des coachs de robots. Cette expansion du champ de la RPA a aussi naturellement pour conséquence l’ouverture aux métiers du Machine Learning, les ingénieurs ML se retrouvent à leur tour très courtisés.
Conclusion : la RPA, un marché en plein boom ?
Pour résumer, l’automatisation est la tendance tech dominante. Et contrairement à une idée reçue, la RPA crée des emplois ! Ce sont les tâches qui sont automatisées et non ces derniers. Rien qu’en 2022, le secteur a connu une croissance de 22%. Malgré un ralentissement, comparé au taux de croissance de 31% en 2021 et de 63 % en 2020, le marché de la RPA continue d’évoluer rapidement. En janvier 2023, le marché mondial de la RPA comptait plus de 60 acteurs majeurs. Depuis lors, une tendance à la consolidation s’est installée, rendant la concurrence de plus en plus féroce. De grands éditeurs de logiciels traditionnels rejoignent ce secteur, tandis que les entreprises spécialisées en RPA doivent adapter et enrichir leurs offres pour maintenir leur position dans un environnement en pleine mutation.
Les besoins en recrutement concernent autant les grandes entreprises du secteur de la finance et des assurances que celui des télécoms ou de l’industrie des applications. Mais il ne faut pas non plus négliger l’important engagement du secteur public dans la mutation RPA à l’instar du Ministère de la transformation et de la Fonction Publique, particulièrement impliqué.
Mais bien sûr, les premiers concernés en création de postes sont les grands fournisseurs de RPA et les plateformes à l’instar de Blue Prism, Automation Anywhere, UiPath, NICE, Pegasystems ainsi qu’une pléthore de nouveaux entrants sur le marché qui essayent de faire leur nid.
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