L’ambivalence liée à la programmation web
Depuis le début du XXIe siècle, la révolution numérique a conduit les entreprises à opérer une véritable digitalisation. Ce changement de paradigme a fait du métier de développeur web l’un des plus recherchés sur le marché du travail.
Pour autant, de manière tout à fait paradoxale, on estime aussi qu’il s’agit d’une activité gravement menacée par l’essor de l’intelligence artificielle partant de l’idée que de nombreux aspects du codage peuvent être automatisés.
Avec notamment la multiplication des objets connectés, systèmes généralement conçus pour imiter le comportement humain. Mais également via le machine learning, qui permet aux ordinateurs d’apprendre automatiquement à partir d’une base de données préalablement établie.
Plus encore, le deep learning, qui consiste en une simulation des capacités cognitives du cerveau avec un « réseau de neurones artificiels » permettant à la machine de connaître, mémoriser voire raisonner.
Déjà au cœur de nos quotidiens, l’intelligence artificielle y occupe une place toujours plus grande. Si elle n’en est qu’à ses débuts, ses applications sont effectivement très nombreuses dans le secteur industriel, le secteur bancaire, le marketing, le développement informatique… etc.
La quête de rationalisation des entreprises les conduit à une recherche permanente d’efficience et d’économie des moyens mis en œuvre, en particulier du temps, et ce dans tous les projets de développement. Qu’il s’agisse de jeux vidéo, d’assistance ou de conception web, on peut ainsi s’attendre à ce que l’expansion de l’intelligence artificielle entraîne une transformation profonde du métier de développeur web.
L’intelligence artificielle comme opportunité
Aujourd’hui de plus en plus de startups investissent dans la réalisation de bots de développement, si bien qu’une certaine inquiétude gagne les professionnels du secteur quant à l’avenir de leur métier. Concernant la sphère numérique, il existe déjà de nombreux outils visant à la création ou à la maintenance des sites web par le biais de l’intelligence artificielle, et ceux-ci ne cessent d’être perfectionnés.
Il se pourrait toutefois que cette métamorphose donne naissance, non pas à une relation « concurrentielle » entre l’homme et la machine, mais au contraire, à une véritable complémentarité : libéré du poids des tâches répétitives et automatisables, le développeur pourrait davantage se consacrer à la création de valeur ajoutée au sein de ses projets.
De manière générale, le côté humain reste indispensable et surtout irremplaçable pour répondre à des attentes précises ou simplement faire preuve d’inventivité. Le grand obstacle auquel l’intelligence artificielle fait donc face est celui des besoins et des idées. Par conséquent, elle s’apparenterait plus à un outil subsidiaire aidant à la réalisation de certaines tâches plutôt qu’à une véritable menace pour le métier de développeur.
L’intelligence artificielle comme source d’incertitude
Néanmoins, un cap a été franchi le 15 mars 2016, lorsque le logiciel AlphaGo a battu le champion du monde de Go.
Les règles du jeu offrant un nombre incalculable de configurations possibles, la victoire repose essentiellement sur l’intuition – domaine dans lequel l’humain était supposé demeurer meilleur que la machine.
Il semblerait finalement que l’intelligence artificielle puisse présenter un véritable potentiel créatif. Face à ce constat, le monde juridique s’affole, à commencer par le domaine de la propriété intellectuelle où la question se pose de savoir comment protéger une œuvre créée par un tel système. Mais c’est surtout le caractère imprévisible du phénomène et son ampleur qui animent le débat public.
Les limites de l’intelligence artificielle restent encore méconnues, et certains évoquent parfois des scénarios dystopiques produits par la science-fiction depuis des décennies dans lesquels la machine dépasse son algorithme et prend le dessus sur l’Homme.
Elon Musk par exemple, patron de Tesla et de SpaceX, perçoit là « le plus grand risque auquel notre civilisation sera confrontée » et encourage activement la mise en place de certaines précautions. Stephen Hawking a également soulevé certaines questions morales et sociales concernant l’intelligence artificielle, exprimant sa crainte de voir naître « une forme de vie capable de surpasser les humains ».
Il semblerait donc que pour qu’elle constitue une innovation positive, l’intelligence artificielle doive être régulée. Ce sujet est d’ailleurs au cœur des préoccupations européennes, l’idée étant de créer un cadre juridique et éthique portant sur l’autonomie de l’intelligence artificielle et ses perspectives d’évolution.
Bruxelles met également en exergue les nouveaux défis posés par cette innovation, incitant à une approche anticipative pour faire face notamment aux transformations du marché du travail qu’elle engendre.
L’inéluctable bouleversement du domaine du web
Grâce à son système d’auto-apprentissage logique, l’intelligence artificielle acquiert une capacité prédictive qui pourrait s’avérer révolutionnaire pour de nombreux secteurs – la médecine, la finance, le droit, la logistique ou encore le marketing…
Mais cette innovation a en premier lieu des répercussions dans le domaine informatique. En supportant certaines des tâches techniques du codage, on peut se demander si elle ne viendra pas finalement amputer au métier de développeur web une partie de sa légitimité.
Qu’il s’agisse d’un site d’information ou d’un site de vente, l’intelligence artificielle peut prendre le rôle d’un véritable conseiller afin d’en augmenter le trafic. Elle fait d’ores-et-déjà ses preuves dans le webmarketing via le ciblage publicitaire, mais également dans l’assistance avec les chat-bots ou la recherche vocale liée aux objets connectés.
Il est aussi possible de générer des sites web complets, et d’améliorer la qualité des contenus grâce à l’analyse automatisée de millions de données. Mais il faut bien garder à l’esprit que la plupart du temps ces outils fonctionnent avec une assistance humaine, et sont, globalement, assez peu autonomes. A cet égard, le président Emmanuel Macron a précisé a récemment précisé:
« une intelligence artificielle n’est rien d’autre que le projet qu’elle sert, dans les conditions définies par ceux qui l’ont programmée, sur la base de données qui lui ont été fournies ».
C’est bien l’homme qui constitue l’essence de la machine puisque c’est lui qui en détermine l’existence.
Ainsi, le défi posé par les innovations de notre époque consiste pour le moment en l’exploitation d’outils nouveaux auxquels il convient d’adapter les formations et les pratiques professionnelles de manière à en optimiser les apports.
L’intelligence artificielle est devenue un phénomène incontournable qu’il faut intégrer dans le processus de création informatique, pour lui permettre d’assimiler un maximum de données et d’élargir son champ d’action.
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