Les États-Unis, pionniers de l’intelligence artificielle
Historiquement, les recherches sur l’intelligence artificielle se sont d’abord développées aux États-Unis, au milieu des années 1950. Les travaux des chercheurs John McCarthy et Marvin Lee Minsky ont particulièrement contribué à l’essor de cette technologie. Encore aujourd’hui, les États-Unis dominent largement le secteur, grâce notamment à de grosses entreprises du secteur privé qui investissement massivement dans la recherche et le développement.
Google fait partie des leaders les plus influents en matière d’intelligence artificielle. En 2011, le groupe lance Google Brain, un projet de recherche dans le domaine du deep learning (apprentissage profond). La technologie de ce projet est aujourd’hui utilisée pour le système de reconnaissance vocale d’Android, la recherche de photos et la suggestion de vidéos. En 2014, Google fait l’acquisition de la start-up DeepMind, spécialisée dans l’intelligence artificielle. Elle est à l’origine du développement d’AlphaGo, ce programme mondialement connu pour avoir battu, en 2017, le champion du monde de Go
D’autres géants américains s’illustrent dans les applications d’intelligence artificielle. Apple a par exemple développé une stratégie autour du machine learning (apprentissage machine) en lançant en 2011 l’application d’assistance intelligente Siri. On peut également citer Facebook, qui a créé l’organisme Facebook Artificial Intelligence Research en 2013, ou encore Amazon, qui a mis sur le marché l’assistant personnel intelligent Alexa.
Les États-Unis sont très attractifs et de nombreux chercheurs et entrepreneurs étrangers viennent s’y implanter. La Silicon Valley, en Californie, est un pôle majeur dans la recherche sur l’intelligence artificielle et regroupe plus de 7000 entreprises et start-up dans le domaine des hautes technologies.
La croissance fulgurante de la Chine
À l’heure actuelle, la Chine est le concurrent le plus sérieux des États-Unis. L’état chinois a mis en place une stratégie en plusieurs étapes et a pour ambition de devenir le leader mondial dans le domaine de l’intelligence artificielle d’ici 2030. Le pays met l’accent sur l’éducation et la formation, tout en essayant de limiter le départ des étudiants, chercheurs et ingénieurs chinois vers les États-Unis.
En 2017, il est devenu le premier investisseur mondial dans les start-ups travaillant dans le secteur. Par ailleurs, la Chine limite fortement l’accès aux services des géants du web américains. Cela a pour effet d’encourager la création d’entreprises locales, qui vont développer leurs propres solutions. Parmi les plus influentes : Baidu, surnommée « le Google chinois ». L’entreprise a notamment créé des enceintes connectées et mène des recherches dans le domaine des voitures autonomes.
On peut aussi citer Alibaba, qui s’est fait remarquer en 2018 pour avoir développé une intelligence artificielle capable de battre le meilleur score jamais obtenu par un humain lors d’un test de lecture. L’entreprise Tencent est aussi importante dans le secteur, avec ses recherches dans les domaines de la sécurité, des transports et de la reconnaissance vocale.
Enfin, la Chine est particulièrement avancée dans les méthodes de reconnaissance faciale. Le pays travaille en collaboration avec des entreprises privées et ces technologies sont déjà utilisées en combinaison avec des caméras de surveillance à des fins de sécurité et de contrôle public.
La lente émergence de l’Europe
Bien que l’Europe soit innovante et à la pointe dans de nombreux domaines comme l’automobile, l’aéronautique, l’énergie ou encore l’industrie pharmaceutique, elle souffre d’un certain retard dans le secteur de l’intelligence artificielle. Il y a encore peu d’entreprises françaises qui se spécialisent dans ce domaine, et beaucoup de chercheurs et d’ingénieurs préfèrent partir à l’étranger pour y trouver de meilleures conditions de travail et un salaire plus élevé. À l’image du chercheur français Yann LeCun, considéré comme l’un des pères fondateurs du deep learning, qui est parti travailler chez Facebook depuis 2013.
Cependant, si l’Europe s’est laissée distancer par les États-Unis et la Chine, elle a bien l’intention de rattraper son retard. Le 10 avril 2018, 24 états membres de l’Union Européenne et la Norvège ont signé une déclaration dans laquelle ils s’engagent à regrouper leurs forces et à coopérer dans le domaine de l’intelligence artificielle. La Commission européenne a élaboré une stratégie de développement comprenant un investissement de 20 milliards d’euros jusqu’en 2020, le partage de données entre les différents états ainsi que l’élaboration de règles éthiques.
Actuellement, l’Angleterre est le pays européen le plus en avance dans le secteur. En France, le président Emmanuel Macron a annoncé l’adoption d’un plan pour faire du pays un leader en intelligence artificielle. Un rapport a d’ailleurs été demandé au mathématicien Cédric Villani, publié en mars 2018, dans lequel il propose des mesures pour favoriser le développement et l’innovation en matière d’intelligence artificielle.
L’intelligence artificielle dans le reste du monde
En dehors des États-Unis, de la Chine et de l’Europe, d’autres pays réussissent à tirer leur épingle du jeu. Le Canada est un également un leader mondial en intelligence artificielle. Montréal, en particulier, est un pôle de développement majeur grâce à des initiatives privées, des investissements publics et un enseignement universitaire d’excellence. On y trouve des chercheurs de renommée mondiale comme Yoshua Bengio, pionnier du deep learning.
Israël est aussi une puissance montante avec un taux élevé de publications scientifiques sur l’intelligence artificielle – environ 300 par an – et la création de nombreuses start-up. On peut par exemple citer Orcam, qui a conçu des lunettes pour malvoyants, capables de reconnaître des visages et des objets du quotidien grâce à une caméra et de lire des textes.
Enfin, le Japon est depuis des années en avance dans le domaine de la robotique, et les machines sont déjà bien intégrées à la société. D’après le premier ministre Shinzo Abe, le pays, qui souffre de problèmes démographiques, a l’intention de miser sur la combinaison de la robotique et de l’intelligence artificielle pour maintenir sa croissance.
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