Pouvez-vous tout d’abord nous présenter Paris&Co ?
Paris&Co est l’agence d’innovation et de développement économique de Paris. Nous sommes issus de la fusion entre deux entités : Paris Développement qui soutient l’attractivité du territoire grâce à une équipe de prospecteurs internationaux (indien, chinois, allemand…) qui aident les entreprises étrangères à s’implanter à Paris, et Paris Région Lab qui soutient l’innovation. Nous avons notamment 8 sites d’incubation dans Paris. La plupart sont spécialisés dans une thématique sectorielle. Nous les appelons alors des plateformes d’innovation, dans lesquelles nous réunissons régulièrement des start-ups, des grands groupes et tous les acteurs d’un écosystème donné. Par exemple, aujourd’hui, nous vous recevons au Welcome City Lab, un endroit dédié au tourisme. Le Tremplin est spécialisé dans le sport. Le Cargo, qui vient d’ouvrir, se développe autour des contenus numériques et industries créatives.
Nous faisons vivre ces lieux notamment grâce au soutien de nos partenaires fondateurs. Au quotidien, nous favorisons au maximum la relation entre ces grands comptes et nos start-ups.
De notre côté, nous accompagnons les start-ups dans leur développement en leur proposant des partenaires, des prestataires, en négociant pour eux des offres intéressantes, et en mettant en place des workshops pour les dirigeants et leurs équipes.
Combien de start-ups composent Paris&Co ?
En ce moment, nous sommes en pleine sélection de nouvelles start-ups pour plusieurs programmes, nous compterons près de 200 start-ups dans les prochains mois.
Comment sont-elles choisies pour intégrer Paris&Co ?
Les start-ups doivent prouver qu’elles sont innovantes (en terme de technologie, ou d’usage), que l’équipe est cohérente avec le projet, qu’elles ont un minimum de market fit et de fonds propres. Enfin, en fonction de la plateforme qu’elles rejoignent, il y aura des critères liés au programme, au secteur, ou des critères fixés en collaboration avec les grands comptes partenaires, en fonction de la typologie des start-ups avec lesquelles ils souhaitent travailler.
Comment se compose l’équipe de Paris&Co ?
Nous sommes environ 50 personnes, dont une trentaine sur la partie innovation/incubateurs, et répartis sur les différents sites. Nous avons notamment des chefs de projet, spécialisés par secteur, qui coachent individuellement les start-ups et qui jouent également le rôle de « hub » pour les mettre en relation avec des grands groupes, des partenaires, et des experts. Des « chief hapiness officers » qui animent et font vivre les sites au quotidien. Puis des personnes en transversal, à l’administration, la communication, et à la recherche de partenariats. De mon côté, je m’occupe de toutes les offres pouvant concerner l’ensemble des start-ups incubées sur les sujets métiers (marketing, financements, recrutement etc.). Je travaille donc avec tous les sites.
Pouvez-vous nous décrire plus précisément votre poste ?
Ma mission principale est de trouver les partenaires les plus pertinents pour aider nos start-ups à se développer dans tous les domaines fonctionnels. Je passe donc du temps à benchmarker différents acteurs et à négocier avec eux des offres exclusives au nom de nos 200 start-ups. Un peu comme une centrale d’achat. .
L’autre volet de mon poste est orienté vers la formation et le coaching. Nous proposons régulièrement des workshops menés par nos partenaires mais également des programmes plus poussés. Par exemple, dans le cadre de la « BIZDEV ACADEMY », nous coachons 10 de nos start-ups (sur tous les sites) pendant 3 mois sur leur business développement.
Combien de partenariats ont été mis en place aujourd’hui ?
Depuis septembre, nous avons mis en place une douzaine de partenariats. Nous ne faisons pas d’exclusivité absolue avec nos partenaires car nous avons un devoir de neutralité, et nos start-ups restent libres de choisir avec qui elles veulent travailler. Cependant, notre volonté n’est pas de monter des partenariats avec tous et d’afficher un long catalogue d’offres similaires. Nous cherchons plutôt à nous entourer de quelques bonnes personnes sur des domaines pointus, puis d’approfondir avec elles si cela fonctionne et de conserver un lien sur le long terme.
Comment s’est mis en place le partenariat entre Paris&Co et Lesjeudis.com ?
Le recrutement est un sujet majeur au sein de nos start-ups. Tout d’abord parce que les start-ups, du moins au démarrage, ne sont pas connues. De nombreux candidats peuvent avoir envie de bosser pour elles car c’est un monde dynamique et attractif, mais ils ne savent pas forcément où chercher. De plus, sur les sujets tech, le recrutement devient très difficile. D’une part, car les start-ups recherchent souvent des profils maitrisant des langages bien précis mais aussi capables de s’adapter à l’environnement mouvant d’une jeune entreprise. D’autre part, parce que les développeurs, CTO, data analystes sont très demandés aujourd’hui, et que de grosses entreprises recrutent les meilleurs avec des salaires très attractifs. Malheureusement, nos start-ups n’ont souvent pas les moyens de s’aligner complètement sur ces salaires, et ont du mal à recruter.
Nous cherchions donc un partenaire capable d’aider nos start-ups à sourcer des profils de qualité.
Le partenariat entre Paris&Co et Lesjeudis.com est gagnant/gagnant car de notre côté nous cherchions un partenaire spécialisé web et IT et du leur, le site Lesjeudis.com souhaite être plus présent dans notre écosystème et accompagner de nombreuses start-ups dans leur développement.
Quels sont les profils les plus recherchés ?
Il y a trois types de profils qui se dégagent :
– les profils marketing et communication pour faire connaître la start-up, recruter des utilisateurs (Community Manager, responsable communication, growth hacker
– les profils business développement pour prospecter de nouveaux clients
– les profils tech (Développeurs, Data Scientists, CTO …)
Nos start-ups recherchent notamment de bons développeurs car la techno est souvent au cœur de leur métier. Elles ont donc besoin de profils qui comprennent rapidement les enjeux de l’entreprise, qui ne sont pas simplement des exécutants, mais qui peuvent faire évoluer une solution. Le développeur doit être agile et assez ouvert pour évoluer au sein d’une start-up. C’est d’ailleurs valable pour les autres métiers.
Combien d’années d’expérience sont nécessaires pour intégrer une start-up ?
Cela dépend complètement des situations et des postes, mais en général les start-ups recrutent des profils assez juniors car elles n’ont pas forcément les moyens de rémunérer des profils plus seniors à la hauteur de leur expérience. Je dirais que l’idéal est une expérience d’environ 2 ans car on connaît déjà un peu le monde de l’entreprise.
Quels sont les profils des personnes qui créent ces start-ups ?
Pour caricaturer, il s’agit dans de nombreux cas de trentenaires, issus d’école d’ingénieur ou de commerce, qui ont déjà une expérience de quelques années en entreprise. Ensuite, cela varie en fonction des secteurs, par exemple sur notre site dédié à la e-santé à Boucicaut, la population est un peu plus expérimentée, d’une quarantaine d’années, et connait l’univers médical. Souvent, les fondateurs sont donc des profils commerciaux/marketing, voire ingénieurs, qui sont à la recherche de profils purement tech. Mais dans l’idéal pour monter sa boite, il est préférable d’avoir un fondateur qui maitrise vraiment la technologie, associé à un fondateur plus marketing ou commercial.
Quel est le nombre d’offres à pourvoir cette année ? Quels types de profils ? Quelles sont les start-ups qui recrutent ?
Une centaine d’offres sont diffusées par an pour des CDI et plus de 200 pour des stages. Avec une répartition plus ou moins égale entre les profils commerciaux, communication et tech. En ce moment même, de nombreuses start-ups incubées recrutent. Par exemple : Voodoo, L-See, Flamefy, Privateaser, BnBsitter, Fluo, Airinov ou Kwalito.
Quelle est l’évolution possible pour les candidats recrutés par les start-ups ?
Travailler en start-up est une formidable opportunité. Certes vous serez peut-être un peu moins bien rémunéré que dans un grand groupe, cela peut également être plus difficile parce que vous devrez vous montrer polyvalent, capable de vous adapter rapidement, être ouvert et acteur de l’entreprise, mais, comparée à un poste en entreprise, l’expérience retirée en quelques années est doublée, et vous travaillez directement aux contact des dirigeants ! Le mode de fonctionnement en start-up est collaboratif, les postes évoluent plus vite, et vous pouvez rapidement vous retrouver avec des responsabilités. De plus, si vous vous investissez à 200% dans votre job, les fondateurs pourront s’en souvenir et parfois vous proposer de devenir actionnaire de l’entreprise en achetant des parts par exemple … ce qui peut être un bel investissement si la start-up décolle bien sûr !
Quel est le pourcentage de réussite de vos start-ups ?
Si l’on prend toutes les start-ups qui sont passées dans nos murs depuis 10 ans (dont les actuelles) 78% d’entre elles sont en exercice aujourd’hui.
Combien de temps restent ces start-ups ?
Elles peuvent rester un an, puis demander ensuite à passer dans une deuxième phase qu’on appelle « décollage ». Cette dernière peut être renouvelée plusieurs fois. Les entreprises peuvent ainsi rester entre un et quatre ans, mais en moyenne elles restent deux ans. Par conséquent les start-ups présentes sont assez hétérogènes : elles peuvent être très jeunes avec par exemple deux fondateurs, un salarié et quelques stagiaires. D’autres sont plus avancées avec parfois des équipes dépassant les 40 personnes.
Enfin, que deviennent les start-ups une fois qu’elles partent ?
Nous essayons de garder le contact, de suivre leurs actualités. Nous allons prochainement mettre en place un réseau de mentoring pour que certains de nos anciens incubés accompagnent nos start-ups actuelles.
Vous organisez le 24 mars, le « Hacking de l’Hôtel de Ville », en quoi cela va t-il consister ?
Effectivement, il s’agit de la nouvelle édition du hacking de l’Hôtel de Ville. La mairie de Paris nous confie les clés de l’hôtel de ville pendant une journée ! Cette année, la thématique est « Start-ups sans frontière ». Nous avions envie de donner une dimension internationale à cette édition suite à l’actualité de l’année 2015 (et notamment la crise des réfugiés.) L’année dernière, les start-ups pitchaient dans la salle du conseil. Cette année, nous renouvelons l’expérience mais nous allons aussi inverser les rôles avec les Business Reverse Pitchs ! Nous allons faire pitcher des grands comptes devant les start-ups qui pourront ainsi les challenger.
De plus, dans la salle des fêtes, nous organisons un énorme « start-up meet-up », via une plateforme de prise de rendez-vous en ligne. L’objectif est d’organiser plus de 2000 rendez-vous dans la journée, entre start-ups, experts, directions opérationnelles de la Ville, grands compte. Bref, ce sera un grand moment de networking BtoB !
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