Dans le secteur de l’IT, les postes à responsabilité sont de plus en plus occupés par des candidats relativement « jeunes » (approximativement entre 30 et 40 ans), si bien que la moyenne d’âge pour un informaticien se situerait autour des 36 ans selon le ministère du travail. Quelles sont les raisons d’un tel favoritisme et comment cela se traduit-il aujourd’hui dans les critères de recrutement ?
1) Des compétences qui évoluent très vite
Le secteur de l’informatique est un secteur où les compétences et les méthodologies évoluent très vite. C’est un élément qui est particulièrement pris en compte par les recruteurs qui maintenir une longueur d’avance sur leurs concurrents et rester « à la page ».
C’est pourquoi elles ont souvent tendance à miser sur des candidats jugés plus dynamiques, plus réactifs et capables de s’adapter à des contextes bien particuliers. Elles font parfois même appel à de jeunes diplômés qui auront plus de chances de maîtriser ces nouvelles compétences.
Les candidats issus des générations précédentes ont ainsi un peu plus de mal à tirer leur épingle du jeu lorsqu’ils se retrouvent en concurrence avec ce type de candidats, malgré un plus grand nombre d’années d’expérience.
2) Seniors : un coût du recrutement plus élevé
Bien souvent, recruter de candidats plus jeunes coûte en effet bien moins cher par rapport à leurs aînés. L’expérience étant moins importante, le salaire est souvent revu à la baisse. Les directeurs informatiques les plus expérimentés sont souvent perçus comme plus exigeants et plus gourmands selon les directeurs et les managers d’entreprise. Logiquement, ils cherchent à négocier un salaire à la hauteur de leur profil.
Le problème, c’est ce que les recruteurs partent souvent du principe qu’expérience ne rime pas forcément avec performance, étant donné que le secteur de l’IT est en perpétuel mouvement. Pour eux, la gestion des ressources humaines avec de jeunes salariés reste plus souple et plus flexible.
3) La volonté d’assouplir les relations humaines
Au fil des années, les séniors ont acquis et vécu de nombreuses expériences. Il semble donc parfois difficile, pour un jeune dirigeant d’entreprise, d’aborder des relations hiérarchiques au risque d’être mal compris ou d’être jugé comme « illégitime ».
En réalité, s’il est difficile pour un jeune manager de gérer ses relations professionnelles avec des seniors, c’est tout simplement parce qu’il manque de confiance ou d’expérience. Les parcours de formation, quant à eux, ne préparent pas vraiment à ce cas de figure pourtant très fréquent au sein des entreprises.
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Postuler dans l’informatique après 36 ans ?
Au regard des différentes raisons évoquées, il semble évident que trouver un emploi dans le secteur de l’informatique lorsqu’on a dépassé les 36 ans ressemble aujourd’hui à un parcours du combattant… Toutefois, hors de question d’être pessimiste pour autant !
Il faut aujourd’hui savoir faire preuve de dynamisme, démontrer sa capacité d’adaptation, de flexibilité et de réactivité. Suivre des sessions de formation peut être aussi très pertinent pour se remettre à jour et acquérir les compétences qui sont aujourd’hui prisées des recruteurs.
Si vous êtes dans un tel cas de figure, vous pouvez par exemple envisager d’effectuer une ou plusieurs formation(s) dans le cadre d’une mise à niveau ou vous abonner à des médias ayant un rapport avec le domaine de l’IT. De cette façon, vous éviterez un écart de connaissances entre vous et la jeune génération.
N’hésitez pas non plus à redonner un second souffle à votre CV en l’actualisant et en le mettant davantage au « goût du jour ». Aussi, veillez à mettre en place un fichier ou un e-book des technologies utilisées à l’heure actuelle comme Ruby on Rails, Ajax, XHTML+CSS. Si vous animez un blog qui traite des sujets relatifs aux nouvelles technologies ou rédigez des articles sponsorisés sur d’autres sites à caractère technologique, n’hésitez pas à le mettre en avant dans votre CV.
Si vous recevez un premier contact par email pour un poste à pourvoir, évitez peut-être d’aborder la question du salaire dans un premier temps. Si vous estimez que vous avez une expérience qui pourrait vous démarquer par rapport à un jeune diplômé, essayez plutôt de le mettre en avant au moment de l’entretien physique.
Demeurez toujours confiant lorsque vous allez à un entretien. Sortez de votre tête l’idée selon laquelle le poste sera certainement attribué à un jeune diplômé parce que vous avez dépassé 36 ans. En raisonnant de cette façon, vous perdrez à la fois votre confiance et votre motivation, ce qui peut avoir une incidence sur la qualité de votre entretien et votre prestation.
Certains candidats commettent aussi l’erreur de mettre en avant leur âge dans le CV ou la lettre de motivation. De ce fait, ils réduisent leurs chances, même en ayant un bon profil. C’est un détail discriminant qui pourrai, malheureusement, jouer en votre défaveur. Il est préférable de ne pas laisser transparaître cette information, que ce soit dans le CV ou dans la lettre de motivation.
Lors de l’entretien, pourquoi pas tenter de persuader votre interlocuteur que tout ce que l’on pense des séniors n’est pas forcément avéré ? En amont, n’hésitez pas à préparer vos éléments de réponse en tenant compte des différentes raisons énumérées plus haut. Démontrez que vous êtes capable de laisser toute sa place à votre supérieur hiérarchique tout en assumant entièrement votre personnalité.
Pourquoi ne pas lui faire comprendre que l’idée de vous faire accompagner par un jeune cadre n’est nullement un problème pour vous ? Rassurez-le sur le fait que cela ne peut en aucune manière être un handicap à votre épanouissement professionnel, ni un obstacle à votre développement professionnel.
C’est l’occasion pour vous de remettre en cause les préjugés défavorisant les plus de 36 ans dans le secteur de l’IT. Si vous vous êtes bien préparé, vous parviendrez probablement à changer le regard d’un grand nombre de recruteurs !
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