Le MBSE, ou Model Based System Engineering, commence à exploser sur le marché, au point qu’il manque cruellement de talents compétents ! C’est pourquoi Capgemini est prêt à intégrer et à former les personnes intéressées à cette nouvelle approche avant de leur confier des projets. Pierre-André Vandelle, System Engineering Business Group Manager chez Capgemini, en dit plus sur le MBSE, ses opportunités et ses atouts dans la transformation digitale des entreprises.
En quoi consiste l’approche MBSE ?
L’idée est de simplifier la vie de l’ingénieur quand il conçoit un nouveau système, qu’il s’agisse d’un système physique ou d’un logiciel. Ces systèmes sont de plus en plus complexes à concevoir, intégrant des technologies de plus en plus pointues. Par ailleurs, ils peuvent être conçus en France mais produits en Inde par exemple, donc sur des aires géographiques et culturelles variées, et il peut être difficile de se faire comprendre avec suffisamment de précision, car une incompréhension en anglais est vite arrivée ! Le Model Based System Engineering vise à faciliter cette étape en passant d’une approche classique documentaire, textuelle, utilisée depuis plusieurs années, à une approche modèle. Les sociétés en charge de l’implémentation reçoivent ainsi le modèle, une approche visuelle plus efficace que l’approche textuelle.
Quels sont les avantages pour l’entreprise ?
Outre une meilleure compréhension et donc un gain en efficacité, cela permet, grâce à des simulations, de vérifier très tôt dans le cycle de vie du produit que la modélisation est correcte, que le résultat est cohérent par rapport aux exigences de départ. Pour illustrer, si le système doit aller à plus de 20 km/h et que je n’ai que la documentation, à part mes analyses et mon expérience d’ingénieur, je n’ai aucune garantie que ce sera bien le cas, alors qu’avec la modélisation et la simulation, je vois tout de suite s’il fonctionne comme il est censé le faire. C’est la grande force du MBSE, que l’on peut coupler avec une approche agile, dont on entend aussi beaucoup parler.
Le but est de pouvoir l’appliquer à l’échelle de l’entreprise afin d’optimiser les relations entre les différents services et ainsi de gagner du temps. Au lieu de concevoir un système sur un an, avec la continuité digitale tout au long du cycle et la détection rapide d’éventuels problèmes grâce à la modélisation, on peut le concevoir en six mois.
Quels sont les champs d’application ?
Les règles de modélisation et les standards de MBSE sont les mêmes dans tous les secteurs, qu’il s’agisse d’aéronautique, de spatial, de nucléaire, d’automobile, etc. Et il n’y a pas que le bureau d’études qui soit concerné : outre les systèmes, le MBSE peut permettre de mieux concevoir les flux dans une usine ou de mieux penser les processus dans une entreprise. Les outils, langages, et méthodes sont donc applicables partout ! Ensuite, il faut une culture du métier afin d’appréhender au mieux les problématiques spécifiques.
C’est une approche assez nouvelle, ce qui signifie qu’il y a peu de formations adaptées…
C’est vrai, même si certaines écoles commencent à s’y mettre. Mais l’important est d’avoir la bonne démarche intellectuelle, tous ceux qui ont un bagage d’ingénieur ou une bonne culture scientifique peuvent apprendre à maîtriser cette approche, ou même des personnes en reconversion, et Capgemini peut les y aider. Nous accompagnons les nouveaux arrivants dans leur montée en compétences et nous plaçons la transformation digitale et l’innovation au cœur de notre philosophie. Un programme de formation est même en cours de développement. Le tournant du MBSE a été pris et un laboratoire interne, le super-tanker, a même été lancé, afin de permettre, à travers ce cas d’études, de dérouler des méthodes autour de l’ingénierie système. C’est à la fois un outil de recherche qui continue de lever les verrous technologiques et un outil de formation pour les personnes intéressées qui cherchent à acquérir des prérequis.
Les débouchés sont-ils importants ?
Absolument ! Toutes les entreprises s’orientent vers la transformation digitale et cherchent à optimiser leurs manières de fonctionner en interne. Elles sont conscientes de ce que cela peut leur apporter, ce qui veut dire que les besoins en compétences sont énormes. Et nos clients viennent nous voir parce que nous avons une expertise reconnue au niveau mondial sur ces sujets. Capgemini ne se contente pas de travailler sur ce que le MBSE est aujourd’hui, mais sur ce qu’il sera dans 2, 3 ou 4 ans. C’est une véritable culture de l’innovation que l’on vit au quotidien dans le groupe.
Propos recueillis par Séverine Dégallaix
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La division « Digital Engineering & Manufacturing Services » en chiffres pour 2020 :
- 900 recrutements d’ingénieurs femmes et hommes en CDI, dont :
- 350 dans l’ingénierie physique & mécanique
- Plus de 100 dans la transformation digitale (PLM)
- 300 dans l’ingénierie logiciel
- 150 dans stagiaires
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