La Blockchain, ou chaîne de blocs, est une technologie novatrice de stockage et transmission de données permettant d’effectuer des échanges, financiers ou non, garantis et vérifiables par tout le monde, sans recours à un tiers de confiance. Comment ça fonctionne ? Est-ce efficace ? Fiable ? Rentable ? Autant de questions qui trouvent ici une réponse.
C’est quoi la blockchain ?
Selon Blockchain France, la blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe et contrôle. Par extension, une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de donnée est sécurisée et distribuée : Elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaine. Ceci signifie que lorsqu’une transaction est effectuée, tout le monde dans le réseau en est informé.
Comment ça marche ?
La blockchain fonctionne avec un système de jetons ou avec une monnaie programmable telle que le Bitcoin. Dans la blockchain, toutes les transactions sont regroupées sous la forme de blocs. Chaque bloc doit ensuite être validé par les nœuds du réseau en utilisant une méthode algorithmique. Une fois que le bloc est validé, il est ajouté à la chaîne de blocs et devient donc visible de tous les utilisateurs. Voici un schéma explicatif :
Ces blocs, c’est quoi ? Des Legos d’informations ?
En fait, schématiquement, les Blockchains sont proches des chaînes d’atomes qui constituent le “squelette” de molécules comme l’oxygène. Ces minuscules “briques” de matière insécable sont reliées entre elles par des électrons qu’elles mettent en commun. Les données que la Blockchain traite sont ces “atomes”, des blocs eux aussi noués par des liaisons littéralement électroniques. Ces “nœuds” entre blocs permettent d’établir de nombreux points de contrôle.
Retenez que, pour chaque échange, un bloc est créé puis greffé, si conforme, à une chaîne indéfectible d’informations. Ce registre est infalsifiable, chaque bloc étant protégé par des algorithmes complexes, mais consultable dans son intégralité par tous ses utilisateurs.
Mais qui a créé la Blockchain ?
C’est une infrastructure créée en 2008 pour permettre la mise en circulation de la monnaie virtuelle Bitcoin, mais par qui ? Personne ne le sait ! On ne connaît que son pseudonyme : Satoshi Nakamoto. Au 2 février 2017, sa fortune s’élève à 1 million de Bitcoins, soit 1 milliard de dollars environ.
Bitcoin et Blockchain resteront historiquement liés même si cette dernière a bien d’autres chemins à explorer.
Une monnaie électronique ? Qui me dit que ça ne part pas en fumée !
Pas de quoi être effrayé ! Utiliser une carte bancaire, c’est déjà utiliser de l’argent virtuel ! 90% de l’argent qu’on utilise est déjà électronique. Avec la Blockchain, c’est le même principe, mais sans l’intermédiaire qui est une autre source de risques et de frais ! C’est le principe du pair-à-pair.
Alors tout le monde devient banquier ?
Non, mais responsable de ses biens, argent ou autre ! Cette technologie possède trois caractéristiques majeures : elle est sécurisée et fonctionne sans organe central de contrôle. Comme au Monopoly, tout le monde est client et serveur et c’est pour ça que ça marche : tout le monde y gagne ! Les échanges se font en toute transparence : chacun peut voir ce qui sort et rentre de la banque, et elle est sécurisée parce qu’avant de vous laisser acheter trois hôtels rue du Paradis, on s’assurera qu’il vous reste de l’argent à échanger ! C’est facile puisque chacun possède une copie infalsifiable du registre de comptes et qu’il faudrait, pour modifier une transaction, la modifier chez tout le monde !
Mais alors qui contrôle ?
Tout le monde est alternativement vigile pour les autres grâce au système de la cryptographie asymétrique : explication.
Imaginons que vous désiriez acheter du saké japonais, mais de chez vous, à Concarneau. Votre vendeur japonais est inscrit et actif.
Vous vous inscrivez à votre tour. Vous créez un compte virtuel. Vous obtenez une clé (comme un code de carte) que vous seul connaissez, mais aussi une clé publique (l’équivalent d’une adresse de compte que tout le monde peut consulter sauf vous !). Grâce à elle, vous êtes le seul à pouvoir accéder à votre compte.
L’émission des bitcoins est gérée par un algorithme informatique programmé pour générer ou « miner » régulièrement, et à un rythme décroissant, de nouveaux “token” (jetons en Français) de crypto-monnaie. Pour obtenir de l’argent, vous pouvez soit échanger des euros contre de la monnaie virtuelle – pas besoin de vous procurer des Yen -, soit gagner de l’argent en travaillant pour la communauté, en mettant la puissance de votre ordinateur au service de la sécurité du système. Vous ferez alors partie des “mineurs” qui, en vérifiant la validité des transactions, peuvent récupérer les “token” fraîchement générés.
Quand vous allez demander à acheter votre saké contre, disons, 5 tokens, les mineurs vont s’activer pour vérifier l’intégrité de la transaction au moyen de techniques cryptographiques : ils vont décrypter un algorithme de protection ou “hash” qui, une fois transcrit, permettra notamment de vérifier que vous n’avez pas déjà utilisé l’argent virtuel mis sur le tapis.
Vous ne pouvez pas décoder votre propre clef publique, car vous n’avez pas la clef de décryptage, mais vous avez les clefs pour déchiffrer si nécessaire les signatures cryptées des autres. C’est la puissance de votre ordinateur qui est mise à l’épreuve pour résoudre les calculs, Cela lui demandera des efforts et s’il trouve la solution il sera donc récompensé en monnaie qui vous reviendra.
Mais revenons à votre bloc. S’il est validé par les mineurs, il est daté et ajouté définitivement à la chaîne de blocs. Vous ne pouvez plus le modifier. Votre argent passe directement de votre compte à celui du vendeur japonais, sans frais de gestion : il peut vous envoyer le saké puisqu’il a reçu votre paiement, et ne pourra en aucun cas nier qu’il a été payé puisque l’opération est visible de tous et peut être retrouvée à tout moment.
Donc le virtuel serait finalement plus fiable pour l’homme que l’homme lui-même ? Délicieux paradoxe !
Une banque, comme n’importe quel intermédiaire humain, peut se tromper, nous tromper ou se faire tromper et perdre notre bien. On ne peut donc pas avoir une absolue confiance en ces tiers “de confiance” et, de surcroît, ils nous coûtent cher ! La sécurité serait de ne pas avoir à nous faire confiance et de laisser un intermédiaire lui-même immatériel (les puissances informatiques associées) assurer automatiquement notre sécurité sans rien demander en échange ! La confiance absolue, sans failles, serait donc, contre toute attente, en ligne et…en chaîne !
Des économies en chaîne, tentant !
Si Blockchain et Bitcoin ont été construits ensemble, aujourd’hui de nombreux acteurs (entreprises, gouvernements, etc.) envisagent l’utilisation de la technologie blockchain pour d’autres cas que la monnaie numérique.
Séduites par ce processus de certification, les banques et assurances planchent sur des projets de “blockchain” privées. De trois jours à quelques minutes via Blockchain, la validation d’échanges d’actions ou titres pourrait ainsi être considérablement simplifiée et générer des économies considérables. Moins de frais opérationnels pour la banque, donc moins de frais financiers pour les clients.
Et pour toutes les dépenses personnelles via système de Blockchain, aucun frais !
Une chaîne de solidarité mondiale en somme ?
La Blockchain ou la capacité des individus de créer, en tant qu’égaux, de la valeur sans être obligés de demander une autorisation à personne; un programme qui pourrait révolutionner notre façon de penser et de vivre ensemble. Comme un retour vers le futur, la Blockchain pourrait rétablir l’échange, le troc, la collaboration, bref, le passage de main en main comme aux origines de l’humanité, à un tout petit détail près : une main au Canada pourrait se tendre vers une main en Irlande sans délai ni appréhension. Le rapport de confiance n’aurait pas à se consolider, il serait établi d’entrée. On en est loin mais on est si près. On trouve désormais normal de se parler d’un bout à l’autre du monde, mais nos grands-parents n’auraient pu imaginer une folie telle ! Or, ce changement, l’universel pacte de confiance, pourrait permettre de répertorier et faire circuler beaucoup plus simplement de précieux savoirs !
Pensez à toutes les recherches médicales dupliquées inutilement par le monde ! Pensez aux milliers de thèses précieuses endormies dans des archives mais jusqu’alors impossibles à répertorier ! Aux travaux avortés à un rien d’une solution par un chercheur désespéré d’avancer seul dans le brouillard… Un jeune chercheur à l’autre bout du monde pourrait récompenser le premier de ses efforts en reprenant le travail là où il a été arrêté (et sans pouvoir renier l’origine de ses travaux) et en le menant à l’issue espérée ! Le modèle du peer-to-peer soumet lentement mais sûrement le marché à la logique du bien commun : et si Internet nous rendait plus humains ?
C’est joli, drôlement joli, ce n’est pas ça qu’on appelle une utopie ?
La vie est elle aussi un immense système d’information qui repose sur des structures en chaîne pour transmettre, coder, échanger et décoder des messages sûrs. L’informatique s’inspire depuis toujours de la néguentropie qui régit notre univers, du macrocosme (le système solaire) au microcosme (la parfaite régularité d’une feuille d’arbre, pour rester à l’échelle du visible), pour organiser l’infinie et informe information et faire de cette matière première une énergie exploitable…et renouvelable : elle atteint avec la Blockchain une forme d’idéal.
La nature, regardée comme un immense système décentralisé, nous prouve à la fois la puissance et le défi que représente la Blockchain : ça marche sous nos yeux, ça marche sous nos peaux, mais même sa perfection admet des failles, inscrit des anomalies dans ses registres. Pour que ça fonctionne, il faudrait presque surpasser la nature. La Blockchain est une révolution si la structure une fois créée répond toujours aux propriétés de la maquette ! L’homme faillible a donc encore son rôle à jouer pour que la Blockchain puisse porter ces ambitions philanthropiques !
Nous en sommes au stade de la prédiction plus que de la prévision, de l’observation fébrile, mais, déjà, certains constats s’imposent.
> pas si économique ! La Blockchain pourrait permettre à chacun de faire des économies mais, en attendant, elle coûte cher. La “blockchain” est un registre qui grossit au fur et à mesure qu’on l’utilise et cela implique un coût énergétique qui croît dans le temps.
Pour y remédier, les experts analysent des solutions techniques comme l’utilisation du “cloud” ou le “sharding” où tous les acteurs de la “blockchain” ne gardent qu’un bout du registre au lieu de la totalité. Les centres de données travaillent de leur côté à améliorer leur efficacité énergétique.
> pas si infalsifiable ! La toute jeune crypto-monnaie a déjà son cimetière… On ne compte plus les expérimentations liées à cette technologie naissante. Une multitude de monnaies virtuelles ont ainsi vu le jour très vite pour s’éteindre tout aussi rapidement. Une moindre faille dans le serveur, un identifiant volé voire une malversation en interne, et la monnaie s’écroule : un seul piratage peut vider la banque et ruiner la monnaie… La perfection sinon rien.
Alors on laisse nos billets sous le matelas ?
Alors on attend que jeunesse se fasse, que les premières expériences renforcent ou au contraire épuisent l’espoir derrière ce projet technologique encore enfant, mais déjà bluffant ! Et pour le saké en attendant, il y a bien un resto japonais dans le coin !
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