Presque deux ans après la mise en place du formulaire de « Droit à l’oubli », Reputation VIP, agence spécialisée dans la e-réputation, dresse à nouveau un bilan. En effet, le fameux formulaire qui permet aux internautes européens de demander aux moteurs de recherche de désindexer certaines pages potentiellement nuisibles à leur image est-il toujours aussi efficace ? Suite à l’augmentation du refus de ces moteurs de déréférencer les URLs, la CNIL enregistre un nombre de plaintes record en 2015.
Après l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne rendu le 13 mai 2014, les internautes avaient aussitôt inondé les moteurs de recherche de requêtes demandant la suppression d’informations potentiellement nuisibles à leur image. Une première année de mise en place avait permis de dresser un bilan sans appel : 250 000 demandes de suppression d’URLs du moteur de recherche avaient été envoyées à Google en Europe.
2015 sera l’année record des plaintes liées à l’e-réputation. La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés constate dans son rapport annuel une augmentation notable de plus de 36 % des plaintes en un an. Le nombre de plaintes reçues par l’institution passe de 5802 en 2014 à 7908 en 2015. La Commission attribue cette augmentation a une « prise de conscience croissante des citoyens, notamment dans la gestion de leur réputation en ligne. L’opposition à figurer dans un fichier, tous secteurs confondus, constitue le principal motif de plaintes, ainsi que l’exercice du droit d’accès [aux données].»
Deux autres raisons de dépôts de plainte expliquent cette augmentation : le refus d’un éditeur (ex: site web) d’accéder à leur demande de retraits de contenus ou de déréférencement. Mais aussi le refus d’un moteur de recherche de déréférencer les URLs provenant des annuaires, des blogs, des pages web perso, des sites marchands, des sites de presse ou encore des réseaux sociaux.
En 2015, la CNIL a ainsi reçu près de 450 plaintes de personnes physiques qui se sont vues opposer un refus après une demande de déréférencement auprès d’un moteur de recherche.
En conséquence, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés est intervenue auprès des moteurs de recherche pour leur demander une demande de déréférencement dans 30 % des dossiers traités, de nombreuses demandes ne respectant pas le cadre du « droit à l’oubli », notamment des demandes concernant de personnes morale ou portant sur le respect du droit d’auteur.
L’agence Réputation VIP attribue cette tendance en hausse à une curiosité accrue des français en matière d’égo-surfing, une inquiétude liée à leur e-réputation, ainsi qu’un nombre croissant d’articles à ce sujet. En effet, selon une récente étude Ipsos, 71% des Français cherchent leur nom sur les moteurs de recherches.
36% des plaintes enregistrées par la CNIL sont ainsi liées à l’e-réputation, 26% d’entre elles sont liées au secteur commercial, 16% à la gestion des ressources humaines et 10% à la banque ou au crédit.
A noter que 65% de ces demandes ont été effectuées sur le site de la CNIL grâce à leur nouveau service de dépôts de plaintes en ligne.
Leave a Reply