Lors de 5ème journée de la presse en ligne, Cyrille Frank, journaliste et expert des techniques et du marketing éditorial, a dégagé les 6 grandes tendances des interfaces web et des innovations graphiques ou éditoriales de la presse et des médias en ligne pour 2015.
1. Attirer le lecteur
Le responsive design permet désormais de mieux exploiter le format 16-9ème et d’y proposer un maximum de contenus avant que l’internaute ne commence à faire défiler la page. Ce premier écran est donc primordiale pour attirer le lecteur. Il doit être en mesure de trouver son bonheur dans cette interface sans scroller.
La déstructuration des pages, comme les décalages verticaux et horizontaux, permet d’améliorer la circulation du regard tout en proposant un maximum de contenus à un endroit stratégique. Oubliez le double colonage hérité des blogs, ou pire les trois colonnes continues où l’on ne retrouve rien.
2. L’article : nouvelle page d’accueil des sites
L’article étant désormais le point d’entrée principal des lecteurs, notamment grâce aux réseaux sociaux ou aux recherches, il est donc crucial de maximiser les recirculations et de lui proposer des nouvelles lectures dès la fin cette dernière.
L’ergonomie a considérablement évolué et de gros progrès de lisibilité ont été faits : polices plus grandes et à empattement plus fort, interlignage et interlettrage plus grands, mais surtout des titres immenses et très gras pour répondre à la logique “stop ou encore” du lecteur. Une accroche décevante et l’utilisateur quitte le site. En revanche les titres “teasers” et énigmatiques se montrent efficaces sur les réseaux sociaux. L’article doit également être ponctué d’étapes accrocheuse (titre, chapeau, texte) et de nombreuses relances (intertitres, photos, infographies…)
3. Monétiser l’expérience lecteur
Les sites s’inspirent aujourd’hui de l’expérience utilisateur agréable des applications. Ils tentent de profiter de ce confort de lecture pour garder le lecteur, augmenter son temps passé ou le nombre de pages de vues, pour ensuite pouvoir monétiser cette expérience de lecture. Pour cela, ils doivent s’éloigner au maximum de l’apparence classique des sites web qui signifient la gratuité, pour aller chercher l’apparence d’une application pour lesquels les utilisateurs ont été habitués à payer dès l’origine.
4. Moins de boutons de partages mais « mieux »
Les boutons de partages sont désormais proposer à plusieurs niveaux de lecture : avant et après l’article, voire de manière continue. Le partage n’arrivant pas au même niveau de lecture pour tous (certains partagent avant même d’avoir lu l’article alors que d’autres seulement à la fin), il faut prévoir le partage sur les réseaux sociaux à tous les niveaux.
Cyrille Frank souligne un point important : “multiplier les boutons de partage ne sert à rien si le contenu n’est pas viral par nature. Le design sert avant tout une ligne éditoriale, ce n’est pas fait pour “faire joli” et cela ne compensera pas un contenu faible.”
5. Format court ou long, mais pas d’entre deux
Les utilisateurs ont besoin d’aller à l’essentiel et gagner du temps. Se dessine alors, aux côtés du format long, un format d’article court pour répondre à cette tendance. L’entre-deux tend à disparaître car le lecteur recherche un format à la fois accessible et suffisamment profond, ce qui demande une maîtrise parfaite du sujet ainsi que de la cible à laquelle on s’adresse.
6. La personnalisation de l’information
C’est ce qui fait la force de Twitter, Facebook, Netflix, Deezer : la personnalisation de l’information. Grâce à l’analyse de nos clics et du temps passé, mais aussi à la géolocalisation et la temporalisation sur mobile, les algorithmes nous permettent aujourd’hui de recevoir automatiquement ce qui nous plaît le plus, ou ce qui plaît le plus à nos amis.
Mais l’enjeu de cette personnalisation sera de proposer toujours plus de la découverte, de l’ aléatoire, de la sérendipité, et peut-être d’en finir avec le design.
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