Décloisonner les métiers de l’IT et favoriser les synergies pour plus d’agilité et d’efficacité : telles sont les vertus des méthodes DevOps. Une alternative aux cycles applicatifs traditionnels que présente Pierre Baumgartner, porteur des offres DevOps et intégration applicative pour Capgemini France, un groupe qui recrute dans ce domaine.
En quoi consistent les méthodes DevOps ?
Il s’agit avant tout d’une transformation des méthodes de travail. Trop souvent, on se concentre sur un aspect purement technique, en oubliant le besoin qui se trouvait au cœur de la transformation voulue. Les méthodes DevOps impliquent un changement culturel reposant sur quatre piliers que sont les processus, l’organisation, les personnes de la sphère IT et les outils à leur disposition.
Elles se basent sur un concept simple : pour bien collaborer, il faut comprendre ce que font les autres. Dès le départ, on tient compte de toutes les contraintes du projet pour tous les acteurs impliqués. L’objectif est de gagner en temps, en agilité, et donc en qualité. Pour cela, il s’agit d’optimiser les échanges et les processus entre les équipes de développement et de production afin de leur permettre de développer, tester et livrer des logiciels et des applications de manière plus fiable.
Peut-on parler de décloisonnement des métiers de l’IT ?
Oui, puisqu’il s’agit de recentrer l’ensemble des acteurs de la chaîne sur la valeur métier. On ne fait pas de développement pour la beauté du code, mais pour servir un métier. L’idée est de sortir des logiques séquentielles en travaillant parallèlement les uns avec les autres plutôt que les uns après les autres. Ce travail en synergie repose sur deux axes : d’une part l’agilité, qui permet de gagner en efficacité ; de l’autre la qualité, grâce à une meilleure maîtrise de ce qui est déployé. On obtient alors une production de qualité fiable et stable, et donc de meilleurs résultats.
Les méthodes DevOps s’appliquent-elles uniformément dans toutes les structures ?
Non, car le contexte peut être très différent. Les leviers et le niveau de performance de la transformation ne sont pas les mêmes dans une entreprise pour laquelle l’effet de concurrence n’est pas directement lié à la qualité des services informatiques et dans une entreprise qui dépend entièrement d’un produit basé sur le web par exemple.
Sans oublier la culture, les modèles organisationnels et le poids des directions métiers dans les décisions IT, qui ne sont pas les mêmes partout. Les chaînes de transformation seront probablement plus complexes à mettre en œuvre dans un grand groupe historique aux processus bien définis que dans une jeune société de taille plus modeste et au fonctionnement très flexible.
Peut-on parler d’une tendance de fond DevOps ?
La plupart des entreprises en parlent et beaucoup ont déjà commencé leur transformation vers ces modèles. Néanmoins, le passage à l’échelle reste minoritaire. Généralement, l’aspect DevOps est encore réservé à une petite partie du système d’information qui a trait au cœur de métier et qui a davantage besoin d’agilité, la partie sensible de l’entreprise. On trouve pourtant des modèles organisationnels qui permettent d’accélérer la transformation sur l’ensemble des périmètres du SI.
Comment mesure-t-on l’efficacité des méthodes DevOps ?
Il faut avant tout déterminer ce sur quoi on veut agir. Quel gain recherche-t-on ? Veut-on gagner sur la fréquence des mises en production, leurs délais, le temps de déploiement, la fiabilité… ? Ce n’est qu’à partir de là que l’on peut mettre en place des outils de mesure factuels qui vont permettre de voir si la transformation permet d’atteindre ces objectifs.
Quelles transformations les méthodes DevOps génèrent-elles concrètement sur les métiers des développeurs et des ingénieurs ?
Il s’agit de métiers qui se focalisent le plus souvent sur l’aspect technique. Avec ces transformations, on va faire glisser un ensemble de responsabilités en amont du cycle vers les équipes projet et de développement. Culturellement, c’est une évolution majeure qui suppose de comprendre les autres métiers de la chaîne, leurs contraintes et leurs objectifs.
Les ingénieurs vont devoir être capables de mieux gérer un cycle de vie applicatif avec les notions de planning et de user story, qui sont d’habitude des méthodes propres au développement. Du côté des développeurs, il va falloir apprendre à acquérir plus d’autonomie et donc à porter les responsabilités qui vont avec. Tout ceci nécessite une montée en compétences en termes d’agilité, de contraintes de production et de disponibilité.
Tout ceci prend-il du temps ?
Pour les entreprises qui souhaitent s’y mettre, je préconise de commencer par l’appliquer à un petit chantier-témoin qui concerne l’ensemble des métiers de la chaîne. Cela permet de démontrer à court terme les bénéfices de telles méthodes pour tous et de susciter l’adhésion. Des tests techniques automatisés permettent d’expérimenter un modèle de collaboration DevOps en trois mois, avec une phase de généralisation possible en neuf mois.
Pour les candidats, la maîtrise de ces méthodes constitue-t-elle un avantage sur le marché de l’emploi IT ?
Assurément, les méthodes DevOps sont promises à un bel avenir et leur maîtrise est un atout incontestable pour les candidats. C’est un vrai plus en termes de trajectoire professionnelle et d’attractivité, dans de nombreux secteurs d’activité : les télécoms et médias sur des projets d’outillage de plateforme cloud, avec la gestion de streaming et la refonte de sites ; le secteur de l’énergie, en lien avec la gestion du réseau de la distribution ; ou encore en téléphonie, pour des besoins en développement de portails avec des services à la demande à l’international. Chez Capgemini, des postes en DevOps sont à pourvoir dans ces domaines partout en France. Nous assurons aussi la formation et la certification de nos futures recrues.
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